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S'inscrivant en faux contre les positions qui en découlent, D. Losurdo montre, contre Nolte, que la terreur de masse et le totalitarisme ont des racines qui précèdent de loin la révolution d'Octobre et, contre Furet, qu'ils n'ont pas de liens intrinsèques avec la tradition révolutionnaire et la lutte pour l'égalité abstraite. Leur origine est endogène à la culture libérale de l'Occident moderne ; elle est liée à la manière dont les démocraties ont conçu et développé leurs rapports avec les peuples « autres ». Le nazisme n'est donc pas le produit d'une infection par l'Orient (et n'a pas imité les méthodes des bolcheviques, « mongols », « asiates », juifs sans patrie, comme le prétend Nolte), mais est un pur produit de l'Occident. À l'opposé de la tradition révolutionnaire, il tire son essence de la négation de l'universel humain et de la racisation de l'ennemi pratiquée par les pays occidentaux, dans le colonialisme et les mouvements racialistes qui ont foisonné avec l'essor de la modernité industrielle et « libérale ».
Et c'est dans ce déni que plongent les racines du révisionnisme historique qui tend à s'insinuer de nos jours.
Titre original : Il revisionismo storico. Problemi e miti (1996)
2006 Editions Albin Michel (Histoire)
Langue française | Traduit par Jean-Michel Goux | 316 pages | Sortie : 4 janvier 2006 | ISBN : 9782226158857
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