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Le soir descend sur l'Argilète, ce quartier de prédilection des libraires dans la Rome classique. Mazouf écrit, réécrit. Quatorze lettres, dix-huit long poèmes, plusieurs douzaines de satires d'un feuillet, une infinité de petites épigrammes pour ce seul jour de septembre. Il est copiste, pour le compte de Caphon. Il est connu pour sa rapidité, plus encore pour ses compétences, son imagination et sa faconde, qui lui permettent de recréer des textes en même temps qu'ils lui sont lus. Sous sa plume sont passés Pausanias, Platon et Virgile. C'est aussi un ventriloque, laissant parler la féminité qui est en lui, à l'occasion de ses rapports avec les jeunes garçons. Quelques siècles plus tard, Lawrence, adjoint au département d'économie de l'université de Harvard, rat de bibliothèques, vit les mêmes troubles identitaires, cependant qu'il tente de reconstituer les circonstances de la mort de son ami Jonathan. C'est là rien moins qu'une quête de l'un et de l'autre, à des années lumière, oscillant entre la littérature et une sexualité débridée... De la même manière que José Luis de Juan puisait dans l'épopée napoléonienne pour construire L'Apiculteur de Bonaparte, son premier roman, il fouille ici dans l'Histoire pour dérouler son récit. Pour finir par réécrire l'histoire, à l'image de son héros, Mazouf. Jouant avec et déjouant le temps, dans une complexe structure narrative, ces Souffles du monde sont à la fois un roman d'atmosphère, une expérience sexuelle qui se libère et l'exercice d'un palimpseste. Il s'agit de gratter, d'effacer, pour renouveler, réécrire par dessus. Tout simplement une impressionnante réflexion sur la littérature