Silex, la tombe du chasseur
Daniel de Bruycker1999

Dans les steppes du Tadjikistan, trois jeunes archéologues exhument une sépulture néandertalienne. En plus des objets hétéroclites et mystérieux qu’ils extraient des entrailles de la terre, ce sont aussi leurs propres profondeurs qu’ils fouillent. Le journal tenu par l’un d’entre eux le prouve : au jour le jour, il y consigne sa réflexion, troublée par cette traversée de quarante-huit mille ans, « acte impie qui nous scandalise et nous attire à la fois », mais aussi son émerveillement et ses doutes : « Des caves d’un musée, un autre pourra-t-il seulement exhumer à nouveau ce que nous nous apprêtons à emporter ici ? » Et lorsque les recherches au cœur de ce voyage intérieur touchent à l’essentiel, c’est-à-dire à l’universel, la prose cède la place à de courts poèmes, éclats de silex qui jaillissent dans le noir de la terre.