Au pays de Heidi
Johanna Spyri1958

Tout près de Berne se trouve un petit village adossé à la colline. Je ne vous dirai pas son nom, mais je vais vous le décrire et, si jamais vous y passez, vous le reconnaîtrez sûrement. Au sommet de la pente, vous verrez une villa, au milieu de fleurs superbes. C’est la propriété du colonel Chevalier ; on l’appelle : « La Colline ».
Le chemin qui en descend conduit à une petite place où se trouve l’église avec, tout à côté, la cure. C’est là que la fille du pasteur passa son enfance, avant de devenir Mme Chevalier. Un peu plus bas, voici l’école ; puis un groupe de maisons ; enfin, toute seule sur la gauche du chemin, la menuiserie et son jardinet, planté de quelques rosiers, d’œillets, de réséda. En arrière, on a semé des salades et des épinards ; une haie de groseilliers en fait le tour ; on y chercherait en vain une mauvaise herbe, tant le terrain est bien soigné. De là, le chemin continue à descendre pour aboutir enfin à la grand’route qui longe l’Aar et s’enfonce dans la campagne.
Dès le début de l’hiver, le chemin se transformait en piste de luge. La plus belle, une lieue à la ronde ! La descente durait bien dix minutes, à condition de franchir sans accroc le replat situé devant la maison du colonel.

Ce roman est une interprétation libre de la série "Heidi".